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PROJET DIFFRACTIONS

Présentation du projet

  • Description

Notre projet explore l’idée d’un déploiement de trajectoires multiples, à partir d’une source sonore principale — la flûte. Cette multidirectionnalité amènera le public vers la découverte de textures nouvelles et de modes de jeux expressifs, qui finalement articuleront un langage sensible, à la fois création commune et base de dialogue pour deux musiciens.

Ce projet s’inscrit dans le langage musical « mixte », à travers lequel nous souhaitons approfondir une recherche sur les possibilités de jeux et d’interactivité entre l’instrument traditionnel et le dispositif électronique. Ici, la source sonore instrumentale est elle-même « diffractée », car utilisée dans une palette élargie mêlant flûtes modernes en métal (flûte en Ut, flûte alto, flûte basse) et traverso baroque en bois, et en convoquant également plusieurs origines esthétiques (modes de jeux contemporains, modes de jeux de musique ancienne).

Ce travail en duo a donc pour objet de développer une recherche sur les possibilités expressives de ce dispositif instrumental augmenté, en y incluant les qualités particulières d’un instrument à vent démultiplié, enrichi des sonorités et possibilités singulières de la flûte baroque.

Thème principal

  • Structure & dispositif

Nous souhaitons créer une performance d’environ une heure, qui allie l’interprétation de plusieurs pièces de musique mixte de grand.e.s compositeur.ice.s actuel.le.s, sélectionnées en cohérence avec notre sujet, et des phases de création sonore issues de nos propres recherches.

Pour ce faire, nous emploierons divers outils et matériaux sonores : en terme d’instruments, nous utiliserons différentes flûtes (de lutheries moderne et baroque) et également différents synthétiseurs ; en terme d’outils informatiques, nous développerons une recherche de programmation sur le logiciel MaxMSP ; enfin, nous utiliserons différents contrôleurs spécifiquement développés pour leurs qualités gestuelles et expressives.

  • Les enjeux

Ce projet est une source inépuisable d’explorations techniques, instrumentales et théoriques, qui nous permet à la fois de proposer des idées musicales et sonores, et à la fois de sonder notre propre rapport au langage musical et d’interroger celui de l’auditeur.

De plus, le postulat de départ d’un langage musical qui serait fondamentalement expressif nous pousse à nous confronter à la question de son partage avec le public : vient-on à un concert pour saisir un propos ? Si oui, quels propos vient-on chercher ? Vient-on plutôt pour se plonger dans un bain sonore, c’est à dire pour une expérience enveloppante et physique ? Ou vient-on justement pour assister à une proposition indéfinie, mystérieuse ? Comment différencier musique, poésie et langage ?

Ce sont toutes ces questions qui forment les enjeux de notre projet — à la fois en termes d’articulation du sujet, d’interprétation et de performance, et d’expérience des auditeurs — que nous offrons au public.

Singularité

  • Les spécificités du projet

Nos profils forment les principales originalités de cette proposition : tous deux instrumentistes de formation ayant opté pour des chemins musicaux axés sur la création, c’est à dire pour un profil qui imagine et met en forme à la fois, qui passe de l’idée à la pratique pour proposer au public des recherches expérimentales vivantes.

D’autre part, notre duo a le plaisir de s’associer au compositeur Julien Vincenot pour créer sa nouvelle pièce, écrite sur-mesure pour notre dispositif : « Hyperlinks — assets failed to load properly » pour flûte alto, traverso, guitare et électronique en temps réel.

Le mot du compositeur :

« Hyperlinks — assets failed to load properly » pour flûte, guitare et live computer, est une création sur-mesure pour Irène Blanc et Rafaël Carosi.

À l’origine du titre, le sentiment de stagnation de ce qu’on appelle aujourd’hui l’internet des plateformes. Une fascination pour les expérimentations artistiques du web art des années 1990-2000, ses précurseurs et ses promesses, ses labyrinthes sans fin de pages html bariolées, textes, sons et images traversés en zig zag… Et un constat : celui que la partition musicale comme technique d’écriture et de pensée ne s’est jamais vraiment emparée de ces outils, de ces idées.

Une envie également de mettre en tensions, par de multiples glissements et croisements, le son et les problématiques de la musique de création d’aujourd’hui avec celles de la musique ancienne. Faire entrer en collision tout l’éventail de possibilités sonores de la flûte moderne et de la guitare électrique avec le langage et la finesse expressive du traverso baroque et de la guitare classique.

Cette collaboration est un élément-clé de notre projet, puisqu’elle nous permet d’expérimenter les spécifiés de notre dispositif et de nos ressources instrumentales et sonores en y adjoignant le style, l’écriture et les envies structurelles d’une autre personnalité créative.

Julien Vincenot étant basé à Wuhan en Chine, ce projet sera également l’occasion d’un échange culturel extrêmement enrichissant puisqu’il est prévu de présenter la pièce auprès de partenaires artistiques et pédagogiques de la région de Wuhan et également de Shanghaï en juin 2024.

Ci-joint, un aperçu du travail du compositeur Julien Vincenot :

– String quartet & live computer

Hashiya: Matn (commande GRM-Radio France, 2018)

https://soundcloud.com/julienvincenot/hashiya-matn-for-string-quartet-and-live-computer-performed-by-mivos-quartet-2018

– Flute, generative score & live computer

Game Theory #0 En Rafale (performance at Harvard Holden Chapel, 2018)

https://soundcloud.com/julienvincenot/game-theory-en-rafale-feat-taiga-ultan

(le premier prototype de tout mon travail sur les partitions génératives, avec une perf assez énergique, très impro finalement)

– Accordéon & live computer

Mémoire de l’eau (studio recording, 2015)

https://soundcloud.com/julienvincenot/memoire-de-l-eau

Autres pièces du programme pour flûte et électronique en temps réel

  • « Embedding tangles » de Lara Morciano
  • « Laconisme de l’aile » de Kaija Saariaho
  • « Strophe 3 » de Didier Rotella-